Le livre est posé sur la table
Que dirais-je de plus ? Que puis-je dire de plus.
Le chemin est ardu.
À y voir de près, il se passe même de chemin.
Le livre est posé sur la table.
Les noix et les amandes sont posées dans l’écuelle.
Il me souvient un morceau de mon rêve.
Les noix et les amandes et l’écuelle.
Les noix et les coques de noix, l’écuelle et la coque.
Le livre est posé sur la table à côté de l’écuelle.
Que se passerait-il si le fil des cigales sautait ?
C’est une vieille machine à coudre, une Singer 191B,
et parfois le fil s’ôte ;
Bien mouiller le bout, l’enfoncer dans le chas.
Et, dois-je garder les tourterelles qui s’essaient sans effet ?
Et que faire de ce que la pensée laissera dans la nuit faute d’avoir su la toucher ?
Si j’enlevais le vent, si j’ôtais la cigale, si j’enlevais la mer, et si j’ôtais la colline,
et si j’ôtais la cloche du village, et si j’ôtais le reste, tout le reste, il resterait l’écuelle, l’écuelle en terre cuite, qui contient l’écuelle et la table, les noix et les amandes, le vent et les collines, la mer et les cigales, et tout ce qui m’invite à cet instant à me taire et me recueillir en elle.
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