Je marche pour rester vivant. Je vais d’un point vers l’autre. Le monde se disloque; le monde est un terrain de jeu: sortir de ses frayeurs. Sans quoi, je finirais comme le monde, dans une cage à poules. Ce sont d’abord des cris, de révolte ou d’indignations. Ensuite c’est le silence. Puis la dislocation. La dislocation prend du temps. Personne ne se rend tout à fait compte. Même si une chose étrange traverse l’esprit, les corps, les villes, semble s’être posée, sans être visible, une chose que les gens traversent, puis contournent. Marchant dans la rue, on ne se rend pas compte. Pas plus que le soleil se souvient de nous. Non le soleil qui vous rôtit la peau, mais celui qui fraie à l’ombre, parmi les herbes que le fruit la fleur contiennent. Bien sûr, ce n’est pas évocateur. C’est comme une pomme, une tomate, une mandarine, ça se croque, c’est tout.
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