L’oeil est une paupière. J’ai plaisir à l’ouvrir quand je sors. Dieu, que c’est grand ! Le reste du temps, je vaque aux occupations de la pièce : ordonner, ranger, faire en sorte que les objets répondent au confort. Au confort, au grand fort. Mais une fois dehors, la pièce est loin. J’ai souvenir de vagues échos. Ici reste ici. Ici reste loin de la pièce et des environs. Il serait drôle de savoir où nous marchons, quand d’autres nous situent toujours ici, dans ce même décor. Si le diable se cache en chaque détail du monde sensible, visible, intelligible, sa farce reste flagrante. Après tout, qu’ici soit ici ou là, quelle importance ? Ici là ou ici ici restent plaisants. Ici ici est fort joyeux je trouve, ça n’empêche pas de s’interroger sur ici là, et de nommer cet ici là, absolument magique, n’est-ce pas ? Dieu, quel vertige ! je dois m’asseoir sur un banc. Je dois rentrer chez moi. Je dois fermer la paupière et ordonner la maison.
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