Je prends mon dictaphone : il pleut. Il pleut. Il pleut. Il pleut des morceaux. Il pleut des morceaux. Les taches. Les taches. Même sur le mur. Même sur les murs. il pleut. Il pleut des morceaux. Il pleut. Il pleut. S’il fallait les rassembler, ce serait compliqué à présent. Comme un sablier. Mais il pleut. La pluie fait disparaître le plafond. Les secondes s’enfuient. On pourrait sentir le sable sous nos pieds tant elles sont nombreuses. C’est comme perdre un bras, lentement sous nos yeux. Il pleut, il pleut. Le monde est chargé de valeur et d’un éclat. Il pleut, il pleut. Pourquoi certains continuent-ils à coller des posters sur les murs ? Que verrait-on encore ? Quel lien resterait-il, tel que le vivant nous le connaissons mort, tel que nous nous sentons seuls. Les grosses gouttes transforment les eaux en rivière. Et chaque lettre en courbe et chaque courbe en tache. La pluie se désagrège à mesure que le mot lui-même.
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