J’avais perdu le sens premier des mots. C’est peut-être pour ça que je restais silencieux au seuil de leur habitat, comme un étranger resté sur le seuil éclairé d’un commerce de quartier, nocturne et animé. Un étranger dans une position silencieuse, au point de devenir soi un objet nomade et nommable. Comme un lampadaire. Ou comme une cuillère. Comme un banc vide. Ou comme un banc. Ou comme un clochard. Ou comme un attaché-case. Comme une veste. Ou un comme un ministre. Ou comme un débit dans le caniveau. Mais jamais un homme. Jusqu’à oublier la façon de “le” nommer. Ou de “l”‘écrire. Mais un mot. Un unique mot est apparu. Un mot imprimé sur une page. Je n’aurais jamais pensé embrasser une étoile. Ou découvrir une quelconque chute. Mais ce mot m’est apparu. Dans une bouche incapable de le porter Au-delà des rêves Au-delà des lèvres.
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